Le Chic français Images de femmes 1900 - 1950

Avec plus de 300 œuvres (photographies, magazines, dessins…), l’exposition au Palais Lumière, Evian les Bains (Haute-Savoie) porte un regard rétrospectif sur l’histoire de la photographie de mode au début du XXème siècle en France, dont l’évolution est étroitement liée à celle de la place de la femme dans la société. 28 octobre - 21 janvier 2018

Le Chic français  Images de femmes  1900 - 1950 exposition palais lumiere evian haute savoie
Jardin des Modes 256, 1er mai 1938. Collection particulière. © musée Nicéphore Niépce, ville de Chalon-sur-Saône
Le Chic français  Images de femmes  1900 - 1950

Les débuts de la photographie de mode sont timides et peu audacieux. 

Les débuts de la photographie de mode sont timides et peu audacieux. De nombreux magazines diffusent la mode au début du XXème siècle mais le dessin y occupe une place prépondérante.

 Si dans les médias, la place de la photographie de mode connaît un essor similaire à celui de la photographie en général, jusque dans les années 1920 les contraintes liées aux techniques d’impression ne favorisent pas son utilisation.

Les photographes travaillent en studio, les modèles restent statiques et les mises en pages sont rigides et peu inventives.

Cette manière de mettre en scène la mode et le vêtement est évidemment à mettre en correspondance avec le statut de la femme dans la société.

Dans les années 1920-30, une « Nouvelle Vision » s’impose. Des photographes comme Jean Moral,

Maurice Tabard, André Steiner, pratiquent une photographie résolument moderne et différente.

Pendant l’entre-deux guerre, la photographie et les magazines accompagnent et soutiennent l’émancipation des femmes.

Les photographes multiplient les expérimentations formelles, inventent des angles de prises de vue spectaculaires, proposent des cadrages audacieux et des sujets modernes ; ils offrent une nouvelle image de la femme, une « vision » enfin libérée.

Véritables touche-à-tout, ces photographes, recrutés par le monde de la mode, mettent leur savoir-faire éprouvé au service des magazines et contribuent à diffuser l’image d’une féminité moderne, chic, dynamique et urbaine.

Les séances enfin libérées des studios, et réalisées dans les rues de Paris participent pleinement à la reconnaissance de Paris comme capitale de la mode.

Parcours de l’exposition

Partie 1 : le dessin pour représenter la mode, les débuts de la presse féminine

Après des débuts timides peu avant la Révolution française, la presse connaît un essor considérable à la fin du XIXème siècle. S’adressant à des lectorats divers, la presse hebdomadaire féminine offre à voir les nouveautés de la mode avec force descriptions et gravures.

La Mode illustrée, Les Modes, Le Petit Echo de la Mode sont imprimés en grand format et privilégient la narration pour décrire les modèles, les illustrations, gravées, étant particulièrement détaillées. Ces magazines permettent de se tenir au courant de l’actualité et fournissent aux couturières les éléments indispensables pour reproduire les modèles présentés.

Alors que plusieurs studios semblent vouloir se spécialiser dans la photographie de mode, les coûts d’impression limitent l’utilisation de la photographie dans la presse.

Le dessin et sa reproduction par la gravure restent privilégiés.

Sous l’impulsion de couturiers novateurs et prescripteurs comme Paul Poiret et d’éditeurs visionnaires tel Lucien Vogel, des revues de grande qualité voient le jour, faisant le pari de rapprocher la mode des beaux-arts. Véritable incarnation du goût raffiné et moderne de son époque, La Gazette du Bon Ton signe à la fois l’apogée et la fin du dessin de mode dans les magazines.

Partie 2 : les premiers studios, quand la photographie remplace le dessin

A partir du milieu des années 20, certains magazines choisissent la photographie pour créer une nouvelle esthétique et accélérer la diffusion des tendances de la mode parisienne.

Plusieurs agences et studios de photographes (Rol, Manuel, Séeberger) consacrent une partie de leur activité à fournir aux magazines des photographies d’élégantes aux courses, aux théâtres et en soirée.

La mode n’est d’ailleurs pas seulement diffusée dans les magazines qui lui sont entièrement consacré, L’Art Vivant et autres revues théâtrales assurent aussi la promotion des toilettes à la mode, par le biais de la photographie.

En marge de cette production journalistique, des photographes « artistiques » tel le baron de Meyer, proposent, influencés par les pictorialistes une nouvelle approche esthétique de la photographie de mode.

Partie 3 : l’avant-garde photographique, expérimentation et nouvelle image de la femme

Les moyens techniques pour reproduire la photographie dans les magazines évoluent rapidement à la fin des années 1920 et favorisent son utilisation.

Conjointement, André Steiner, Man Ray,Maurice Tabard, François Kollar et les avant-gardes photographiques proposent une nouvelle vision des femmes et peu à peu intègrent l’industrie de la mode.

Les magazines de mode évoluent aussi dans leurs contenus, concourant, par du rédactionnel non plus exclusivement orienté vers le vêtement mais dédié à des conseils de beauté et de savoir-vivre, à diffuser une nouvelle image de femme moderne, chic et sportive, amenée à s’émanciper.

Les nouveaux titres de magazines d’actualité illustrés par la photographie font ainsi largement appel aux photographes indépendants pour promouvoir la mode et la « femme française ».

Partie 4 : la presse illustrée de mode et l’avantgarde, l’exemple de Jean Moral

Jean Moral débute sa carrière comme graphiste et photographe de studio au sein de l’atelier Tolmer en 1928, il y côtoie Pierre Boucher, Louis Caillaud ou Pierre Verger.

Ce début de carrière est intimement lié à sa relation amoureuse avec Juliette Bastide qu’il photographie au gré de leurs pérégrinations. Heureuse et souriante, Juliette se prête bien volontiers au jeu et ce sont ces dizaines de clichés qui feront la célébrité de Moral au début des années 1930 (Diversion, Photographie, Paris Magazine, etc.).

A partir de 1933 débute une collaboration fructueuse avec Harper’s Bazaar. Seul photographe français exclusif du célèbre magazine, le style de Jean Moral correspond à la ligne graphique et éditoriale du nouveau Harper’s Bazaar : prises de vue hors du studio, angles de vue audacieux et instantanéité, Moral use de tous les artifices pour montrer « la » femme des années 30, une femme moderne, chic, urbaine, dynamique et évidemment parisienne.

Palais Lumière

À l’été 2006, la ville d’Evian a ouvert les portes de son « Palais Lumière ». Fort de sa position, de la qualité de ses équipements et de la singularité de son architecture, ce fleuron retrouvé du patrimoine évianais est devenu le nouvel emblème de la station.

Le Palais Lumière est à l’origine un établissement thermal. Il est l’un des plus beaux témoignages de l’architecture des villes d’eaux du début du XXème siècle.

Situé face au lac, au voisinage de l’hôtel de ville (ancienne villa des frères Lumière), il jouit d’un emplacement central et privilégié.

En 1996, la Ville d’Evian est redevenue propriétaire du bâtiment et s’est préoccupée de sa préservation.

Peu après, sa façade principale, son hall d’entrée, son vestibule et ses décors ont été inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.

Une réflexion sur une destinée nouvelle et valorisante a été aussitôt lancée qui a abouti au projet de reconvertir l’édifice en centre culturel et de congrès.

Le projet s’inscrit dans une perspective globale de redynamisation de l’économie touristique locale. Le nouvel équipement municipal est emblématique du renouveau de la ville.

Autour du hall central, le bâtiment (4 200 m² de surfaces utiles) accueille : un centre de congrès de 2 200 m² , pour l’accueil de congrès nationaux et internationaux, comprenant une salle de 382 places, 8 salles de séminaires et des espaces de détente ; un espace culturel de 700 m² de salles d’exposition sur deux niveaux, hautement équipées.

Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, le hall principal était autrefois un lieu de mondanités qui faisait à la fois office de salle d’attente et de buvette.

Eclairé par de beaux vitraux, il a été restauré à l’identique. Il abrite en particulier quatre statues allégoriques de sources signées du sculpteur Louis-Charles Beylard.

Les parois latérales du porche d’entrée sont ornées de deux toiles marouflées Nymphes à la Source et Nymphes au bord de l’eau, attribuées à Jean D.Benderly, élève de Puvis de Chavannes.

La façade principale alterne pierre blanche et faïence jaune paille.

C’est un choix unique dans l’architecture thermale lémanique.

Par ailleurs, l’édifice a retrouvé le dôme qui le coiffait à l’origine.

Des recherches de représentations d’époque dans les archives municipales ont permis en effet, à François Châtillon, architecte en chef des monuments historiques, de redessiner avec exactitude la géométrie de la structure et ses décors.

Enfin, les architectes ont veillé à restituer les dispositifs architecturaux majeurs comme la boîte à lumière du dôme, les six verrières intérieures d’origine ont été maintenues et restaurées sur place.

Grâce à la qualité de ces aménagements et au choix d’une programmation prestigieuse, la Ville a réussi en peu de temps à faire de l’espace d’exposition un pôle de référence.

Informations Pratiques

Palais Lumière

quai Albert-Besson - 74500 Evian

+33 4 50 83 15 90 - courrier(at)ville-evian.fr

Horaires d’ouverture

Le Palais Lumière est ouvert tous les jours de 10h à 19h (lundi : 14h-19h) et les jours fériés.

Tarifs

• Plein tarif : 8 €

• Catalogue de l’exposition : 35 €

Billetterie assurée à l’accueil des expositions, dans le réseau Fnac et dans les points de vente CGN

Tarifs réduits

• 6 € (sur présentation de justificatifs : groupes d’au moins 10 personnes, étudiants, demandeurs d’emploi, personnes handicapées, familles nombreuses, titulaires de la carte loisirs CE, C.N.A.S. «Pass Région», GIA, pass touristique Thonon, billets « visite de ville » Evian tourisme, hôtels et résidences de loisirs partenaires, abonnés médiathèque et piscine municipales et les membres de la société des Amis du Louvre.

• Tarif réduit pour les entrées et les animations pour les membres des Amis du Palais Lumière

• Visite couplée avec l’exposition présentée à la Maison Gribaldi : 1 € de réduction sur le prix des entrées

• réduction de 30% sur le prix d’entrée des expositions en cours à la fondation Pierre Gianadda à Martigny

• 50 % de réduction seront appliqués sur le tarif des entrées (tarifs plein ou tarif réduit) sur présentation de la carte de quotient familial « ville d’Evian »

• Gratuit pour les enfants de moins de 16 ans, les groupes scolaires, UDOTSI, Léman sans frontière.

Visites

• Visites commentées pour les groupes, y compris scolaires, sur réservation : 55 € par groupe de 10 à 25 personnes, en plus du ticket d’entrée (sauf pour les scolaires).

• Parcours découverte pour les enfants (-10ans) accompagnés de leurs parents tous les mercredis à 16h.

• Visites commentées pour les individuels tous les jours à 14h30 : 4 € en plus du ticket d’entrée.

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I
J'adorerais voir cette exposition ! <br /> Merci Bernie<br /> Amitiés d'Isa Marie
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M
Si jamais je passe dans le coin... Pourquoi pas ! :)
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L
une expo que j'aimerai voir
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F
Belle expo, dommage qu'elle ne se déplace pas à Montpellier, Beziers ou Toulouse,
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