Par Yves Carchon
Non, précisons : je dis que j’ai un faible pour la gent féminine. C’est tout ce que je dis. Non Une micro-fiction signée Yves Carchon, écrivain, auteur de "Riquet m'a tuer" et de "Vieux démons".
Quand je dis non, c’est non. Enfin, je le prétends. Il y a toujours derrière mes non un petit oui obscur qui voudrait exister.
Pourquoi ?
Ainsi, avec les femmes, je ne sais leur dire non. Elles peuvent me demander ce qu’elles veulent. Je fonds quand elles m’adressent la parole.
Ou même pas : un sourire d’elles me harponne. Ou simplement un mot. Ah, un mot enrobé par une bouche de femme !
Voilà qui me confond !
Je ne devrais bien sûr le dire, mais je le dis.
Non, précisons : je dis que j’ai un faible pour la gent féminine. C’est tout ce que je dis.
Je peux très bien me montrer intraitable avec elle.
Mais si !
J’ai failli tuer l’une parce qu’elle m’avait trompé. Si je ne l’ai pas fait, c’est parce qu’elle a dit oui devant le maire. Pas avec moi, c’est vrai.
C’était avec mon fils.
Depuis, je la regarde comme une femme – je veux dire une femme à qui je peux dire non.
Du coup, j’ai demandé à mon fiston s’il était heureux.
Il m’a dit non, mais je sais bien que sous ce non se cache un zeste de bonheur. On ne peut être totalement heureux ou malheureux.
Une chose demeure : si ma belle-fille me demandait de la débarrasser du cadavre de sa vie, je dirais non, mille fois non.
Non Une micro-fiction signée Yves Carchon, écrivain, auteur de "Riquet m'a tuer" et de "Vieux démons".
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