La Banque Populaire Occitane donne la parole aux femmes qui font évoluer l'Agriculture lors de son événement « Agricultrices… Mais pas que ! » le 8 mars dernier

Le 8 mars dernier, la Banque Populaire Occitane a réuni autour de trois tables rondes des professionnelles du monde agricole pour échanger sur leur conception de l’agriculture et sur les enjeux de leur profession. Cette manifestation s’est tenue dans le cadre de la Journée Internationale des droits des femmes au siège de la Banque Populaire Occitane à Balma.

Les intervenantes et l’équipe de la Banque Populaire Occitane lors de l’événement  « Agricultrices… Mais pas que ! »
Les intervenantes et l’équipe de la Banque Populaire Occitane lors de l’événement « Agricultrices… Mais pas que ! »

 

La Banque Populaire Occitane donne la parole aux femmes qui font évoluer l’Agriculture lors de son événement « Agricultrices… Mais pas que ! »

Des échanges constructifs entre intervenantes passionnées

Agricultrices, éleveuses et élues sont intervenues pour l’événement  « Agricultrices… Mais pas que ! ». Cette manifestation s’est articulée autour de trois tables rondes qui ont présenté les perspectives d’évolution du métier d’agricultrice.

Aujourd’hui, les femmes qui travaillent dans l’agriculture ne sont plus de simples exécutantes. Elles s’investissent sur leurs exploitations et deviennent de vraies cheffes d’entreprises. À l’issue de ces échanges, les intervenantes ont partagé un point de vue positif sur l’agriculture et notamment le métier d’agricultrice.

Table ronde : « Les agricultrices et leur rôle dans la lutte contre l’Agribashing »

 

 Que pensez-vous de l’Agribashing ?

« Cette problématique me tient vraiment à cœur, je suis confrontée quotidiennement à ce phénomène qui remet les principes mêmes de l’agriculture en question. Pour moi, il n’y a pas des bons ou des mauvais agriculteurs… je pense que tous les types d’agricultures ont le devoir d’exister. L’agriculture est trop souvent médiatisée sur des pratiques extrêmes.

Il est important de rassurer les consommateurs. Les agriculteurs font ce métier souvent par passion et ont à cœur de donner le meilleur de ce qu’ils produisent. Je pense cependant que les modèles agricoles ainsi que la formation devront aussi évoluer et prendre en compte des aspects majeurs comme le changement climatique, qui est un thème récurrent dans l’Agribashing » déclare Brigitte Mazars, agricultrice et Conseillère Départementale du Canton Aveyron et Tarn.

Selon vous, quelles sont les solutions pour lutter contre l’Agribashing ?

« Je dirais que cela passe avant tout par de la pédagogie. Que ce soit dans l’enseignement de nos jeunes, dans les écoles agricoles ou en vente directe à la ferme, il y un grand travail d’explication à faire pour en finir avec l’idée que l’Agriculture est la grande responsable de tous les maux.

Il faut rencontrer les jeunes, s’intéresser à leurs projets et surtout les préparer à la réalité des enjeux économiques de nos métiers, le tout dans une démarche positive. On ne montre pas assez les efforts qui ont été réalisés depuis 50 ans et on joue avec les craintes des gens. Je suis convaincue que le gouvernement devra un jour s’emparer de la question pour qu’un message positif soit délivré en faveur de l’agriculture » affirme Sylvie Girard, Présidente de la Coordination Rurale Nouvelle-Aquitaine.

 

Table ronde : « Diriger une entreprise et se préserver une vie de famille »

Quels types de prestations sont proposés par la MSA pour améliorer le confort de vie des agriculteurs ?

« Nous aidons les personnes de la naissance au décès. Plusieurs actions sont menées au sein du groupe pour proposer les services les plus adaptés aux individus que ce soit par des chèques (naissance, vacances, sport) ou par l’organisation de vacances pour les enfants.

Dans le cadre de la vie professionnelle, nous proposons des aides pour les agriculteurs qui partent pour la première fois en vacances en famille, pour effectuer des remplacements des personnes sur l’exploitation ou encore par un soutien financier selon les revenus.

Il ne faut pas négliger le mal-être des agriculteurs, pour lesquels nous avons mis en place une ligne directe, c’est important de savoir qu’une unité d’écoute est présente dans les moments de souffrance » souligne Véronique Foulquier, Administratrice MSA Midi-Pyrénées Sud.

Quelles sont les clés pour gérer une entreprise agricole ?

« On ne conseille pas une entreprise de services comme une entreprise agricole. Le travail est beaucoup plus complexe car il faut identifier les besoins techniques tout en prenant en compte les saisons. Pour développer son activité et pouvoir se dégager un salaire, il faut savoir s’entourer de professionnels.

Notre travail d’expertise et de conseil dépend aussi de la volonté des personnes à engager les moyens financiers pour s’organiser, recruter et investir dans les technologies nécessaires. Aujourd’hui, les agriculteurs ne sont plus seulement des éleveurs, viticulteurs ou chefs d’exploitation. Ce sont de véritables chefs d’entreprises parmi lesquels on voit de plus en plus de femmes » explique Sylvie Maguelonne, Expert-Comptable et Commissaire aux comptes chez Sodecal et spécialiste du conseil en entreprises agricoles

Marie-Blandine Doazan, éleveuse d’ovins viande et jeune maman a également participé au débat. Elle a donné son point de vue en tant que femme engagée à la Chambre d’Agriculture de la Haute-Garonne et ancienne militante chez les Jeunes Agriculteurs. « Éleveuse de brebis, je peux m’organiser comme je le souhaite et gérer ma vie de famille et ma vie professionnelle.»

 

Table ronde : « Agricultrices engagées pour une évolution de l’agriculture »

Selon vous, quels combats doivent être menés pour faire progresser les métiers du monde agricole ?

« J’ai toujours été engagée pour l’évolution du statut de la femme en agriculture. D’abord agricultrice sur l’exploitation familiale avec mon mari, j’ai ensuite mené pendant neuf ans des actions en tant que Présidente de la Commission Nationale des agricultrices à la FNSEA. Aujourd’hui, nous avons obtenu les évolutions statutaires que nous attendions, mais il reste encore des combats à mener pour recréer des structures équilibrées dans lesquelles les personnes décisionnaires soient représentées par des femmes » déclare Karen Serres, éleveuse d’ovins, Présidente de Trame et membre de la Commission Régionale des Agricultrices pour la Région Occitanie

En tant que femme, quels sont les actions qui font de vous une femme engagée dans l’évolution de l’agriculture ?

« En 2003, j’ai repris l’exploitation familiale de vaches laitières située dans le Tarn-et-Garonne avec mon mari. En 2008, nous avons subi la crise du lait et avons décidé de faire une « grève du lait ». Nous refusions de brader le fruit de notre travail de 12 heures par jour pour quelques centimes par litres. Après avoir fait plus de 700km avec nos vaches, pour mener une action de dons de lait sur le Champs de Mars, nous avons rencontré une journaliste de TF1 qui nous a proposé de faire l’émission « Paroles de français ». En tant que femme, je pense notre vision globale peut être bénéfique à l’ensemble de la profession qu’elle doit être partagée pour faire évoluer nos métiers » explique Sophie Poux, éleveuse laitière sur une exploitation bio dans le Tarn et Garonne.

 

La part des femmes en agriculture en 2017*?

Les femmes représentent en 2017 un quart des chefs d’exploitations, soit près de 24,3% des chefs, une proportion stable depuis plus de dix ans. En 2016, une femme sur dix devenait chef par transfert entre époux, en 2017, la proportion de femmes ayant bénéficié d’un transfert entre époux est de 11,7%, soit 0,4 point de moins que l’année précédente.

Près de 30% des exploitations ou entreprises agricoles ont au moins une femme dans l’équipe dirigeante, soit une progression de 0,5 point par rapport à 2016 tandis que le revenu professionnel agricole annuel reste en moyenne 29% inférieur à celui des agriculteurs : les femmes disposeraient d’un revenu moyen de 9 679 euros contre 13 658 euros pour les hommes.

Les collaboratrices d’exploitation sont de moins en moins nombreuses. En dix ans, le manque d’attractivité du statut auprès des jeunes générations a vu son effectif divisé par deux, une problématique déjà présente en 2016. Elles sont aujourd’hui plus de 14% affiliées en qualité de conjointes actives sur l’exploitation ou dans l’entreprise.

Plus de 786 000 femmes ont perçu une retraite à la fin de l’année 2017 au régime des non-salariés agricoles, ce qui correspond à environ 57% de l’ensemble des retraités.

*Chiffres 2017 communiqués par la MSA. Comparaison des statistiques avec les chiffres 2016.

Catherine Mallet, Présidente du Conseil d'Administration de la Banque Populaire Occitane.

 

La Banque Populaire Occitane, deuxième banque de l’agriculture sur son territoire

Présente sur 8 départements avec une équipe de 50 collaborateurs dédiée à l’agriculture, la Banque Populaire Occitane est aujourd’hui la deuxième banque de l’agriculture.

Elle compte plus de 7 000 clients agriculteurs et viticulteurs. Avec un taux de pénétration sur le marché de l’ordre de 25%, elle a financé 4 000 projets en 2018 et distribué 120 millions d’euros de prêts en faveur du monde agricole, qu’elle accompagne depuis près de 30 ans.

La Banque Populaire Occitane a, en outre, été sélectionnée par le Conseil Régional Occitanie et le Fonds Européen d’Investissement pour la mise en œuvre du dispositif « FOSTER-AGRI ». Ce fonds intervient sous la forme de garanties d’emprunts bancaires pour faciliter l’accès aux financements des agriculteurs.

Agricultrices, mais pas que... !

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T
C' est bien de donner la parole, et maintenant il faut agir
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B
Nous pouvons compter sur elles.
J
Je me rappelle de la jeune fermière installée avec son mari et ses enfants en bas âge à la ferme du coin... au four et moulin qu'elle était, au champ et au foyer... courageuse !!
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B
C'est tout à fait cela.