Ce qui était impensable hier un virus l'a rendu possible sans discours, avec une efficacité planétaire immédiate, et en bouleversant complètement notre vie.
C’est certainement l’annonce, dans l’indifférence quasi-générale, du report de la COP 26, qui est la source de cette chronique. La crise sanitaire que nous traversons est sans précédent, et j’en suis certain, elle sera dans le programme d’histoire des générations futures à l’échelle de notre bonne planète Terre.
Qui se souvient aujourd’hui de la COP 21- 21e conférence des parties ? Après cinq années, nous pourrions être en droit de nous demander quel est l’impact des mesures sur le réchauffement climatique. Mais ça c’était avant.
Avant que le Covid 19 (coronavirus disease 2019) décide de mettre l’activité humaine à l’arrêt au niveau planétaire. La limitation des contacts inter-humains (distanciation sociale, mesures-barrières, confinement) a entraîné des mesures drastiques qu’aucun gouvernement n’aurait envisagées, j’allais dire en temps de paix, pour réduire l’empreinte humaine.
Du jour au lendemain, j’exagère à peine, tous les transports ont été réduits au minimum. Le trafic aérien a été réduit de 90%, et les 10% restants sont majoritairement composés des évacuations sanitaires, des vols d’Etat, et des vols de fret (livraison des masques, et du matériel médical) ou les vols de rapatriement. Aucune crise n’avait eu un tel impact sur le transport aérien.
En effet que ce soit au niveau régional, national ou international, l’interdiction de déplacement a impliqué l’arrêt de toutes les compagnies aériennes et rares sont les compagnies aériennes annonçant opérer des vols passagers.
Également, le trafic routier des véhicules de particulier est quasiment à l’arrêt. Les grandes villes respirent, même l’air de Paris devient respirable. La conséquence est directe sur l’air que nous respirons, plus de traînée dans le ciel, plus de fumée des pots d’échappement, une diminution exceptionnelle du nombre d’accidents de la route. La polémique sur les 80km/h fait sourire et est au niveau de la querelle de la fenêtre ouverte ou fermée…
Pour autant, le conseil simple de réduire ses déplacements en voiture au maximum n’a jamais été autant été respecté. Et là ce n’est pas non plus pour marcher, prendre son vélo ou les transports en commun, il s’agit bien de ne plus se déplacer que pour des actions vitales. Le meilleur déplacement écologique est celui que l’on ne fait pas.
Récemment, parmi les sondages sur Twitter que je fais, j’ai demandé ce que vous appreniez à faire pendant le confinement. La réponse a été, avec une majorité absolue, apprendre à vivre chez soi. C’est une vraie note d’espoir pour le jour d’après, que d’avoir la prise de conscience que le sens de la vie n’est pas son travail, mais la vie chez soi.
Soudain, nous découvrons que la culture peut venir à nous. Je citerai en exemple la Comédie Française qui a autorisé la diffusion d’un certain nombre de pièces de théâtre. Du Molière sur une chaîne nationale en première partie de soirée : ça ne remplace pas le spectacle vivant au théâtre, mais cela ouvre la culture à celles et ceux qui ne peuvent en temps normal se rendre à la Comédie Française…
Oui, un autre mode de vie est possible. Le télétravail, l’école à la maison ont débarqué par obligation pour éviter que tout s’arrête totalement. Pourquoi ne pas imaginer, et c’est possible pour de nombreuses professions du public ou du privé, d’avoir deux jours par semaine de télétravail ? Je ne parle pas de travail depuis la maison, mais depuis un espace de coworking proche du domicile, qui permettrait à la fois de diminuer le temps de transport, le stress et la fatigue générée par les déplacements, et favoriserait le développement d’un autre tissu social de proximité. Les futurs projets d’urbanisme devraient inclure systématiquement des espaces de coworking pour créer un maillage national.
Enfin, l’école à la maison pourrait faire partie du quotidien. Il ne s’agit pas de demander aux parents de remplacer les enseignants, mais d’apprendre aux enfants dès le plus jeune âge d’être en capacité d’apprendre à distance. La jeunesse ne souffre pas de la fracture numérique, alors utilisons la comme une arme. En dédiant un jour par semaine à l’école à la maison, les enseignants pourraient profiter de ce jour-là pour aller ramasser des fraises pour préparer leurs cours, corriger des copies, ou gérer les tâches administratives.
Et vous, pensez-vous que la crise sanitaire peut apporter des changements positifs de nos modes de vie ?