Rubenia Timmerman une auteure aboutie et une personnalité incroyablement attachante

Produit noir-jaune-rouge, Rubenia Timmerman voit le jour en 1985 à Braine-l’Alleud (Belgique). Elle passera ensuite cinq ans au Congo, avant de revenir dans son pays natal. Les mots la passionnent depuis toujours et elle passe son temps à griffonner. Après avoir obtenu son Master en communication, elle exerce différents postes dans le domaine administratif. A l’âge de 26 ans, elle reprend un manuscrit qu’elle avait commencé plusieurs années auparavant et se donne corps et âme pour le finaliser. Cinq ans plus tard, son premier roman Au-delà est enfin devenu réalité.

Rubenia Timmerman auteure belge
Entretien - rencontre avec Rubenia Timmerman

C’est ainsi que notre rencontre s’est produite, au salon du livre de Mons. J’ai découvert une auteure aboutie mais aussi une personnalité incroyablement attachante…

Virginie Vanos : « Bonjour Rubenia, tu es l’auteure d’ « Au-delà », un livre que j’ai dévoré en une matinée. Peux-tu raconter la Genèse de ce roman ? »

Rubenia : Bonjour Virginie, belle formulation de question, au vu du sujet ;).

Tout a commencé avec un rêve. Pour une fois, je m’en suis rappelée en me réveillant et je savais que je l’écrirais.

 

VV* : « Gabriel, ton personnage principal, est aveugle. Est-ce parce que « l’on ne voit bien qu’avec le cœur et que l’essentiel est invisible pour les yeux », comme l’a écrit Saint-Exupéry ? »

Rubenia : cela aurait pu, en effet, mais pas dans ce cas. Je voulais un personnage qui voie le monde d’une toute autre manière au sens propre comme au figuré.

Rubenia Timmerman salon lecture belgique

 

VV : « Parfois, on est un peu perdus dans ton roman avec les références au Paradis et à l’Enfer. J’ai l’impression que c’est voulu… Veux-tu par là défendre un regard résolument moderne et novateur quant aux notions traditionnelles du Bien et du Mal ? »

Rubenia : notre monde ne ressemble pas un film d’action américain : les gentils tout blancs d’un côté et les méchants tout noirs de l’autre. Ce sont plutôt des nuances de gris, du plus clair au plus foncé. Dans mon livre, c’est pareil : le Paradis n’est pas complètement parfait et innocent et l’Enfer ne représente pas que le Mal absolu.

 

VV : « La fin de ton roman (que je ne dévoilerai évidemment pas) est sujette à de multiples interprétations. Une par lecteur, plus la tienne, je dirais ! Est-ce un choix délibéré ? »

Rubenia : Oui, tout à fait. C’est d’ailleurs intéressant d’entendre les réflexions des lecteurs ! Je trouve ce genre de fin intéressante dans un livre, cela fait réfléchir.

 

VV : « Comment te définirais-tu en tant que femme ? Et en tant qu’auteure ? »

Rubenia : « Je suis une femme heureuse et épanouie ! Et être auteure, c’est comme être femme ou la grande sœur d’une famille nombreuse.

Cela fait partie de moi et contribue à me rendre heureuse et épanouie. J’ai toujours écrit : journal intime, histoires courtes ou longues, réussies ou ratées, des poèmes, un projet de scénario de théâtre, … C’est quelque chose que je continuerai de faire, quels que soient mes choix de vie. »

Rubenia Timmerman  auteure belge

 

VV : « Tu m’as récemment confié que la place de chacun dans sa vie comme dans la société est un sujet qui te tient à cœur. Pourrais-tu expliquer ce que tu entends par là et pourquoi cela t’importe autant ? »

Rubenia : j’ai moi-même mis longtemps à ressentir un équilibre dans ma vie. Je me suis souvent demandée pourquoi j’étais là, quelle était ma place dans cette société. Je pense que chacun passe par là et qu’il est important d’arriver à trouver la réponse, SA propre réponse.

Ce n’est pas toujours simple, car la vie n’est pas un long fleuve tranquille. On ne fait pas que de bonnes rencontres, on ne vit pas que de bonnes expériences. Certains d’ailleurs ont plus de chance que d’autres, c’est comme ça.

C’est la somme de toutes ces rencontres, de toutes ces expériences, et surtout de ce que nous pouvons chacun en tirer qui nous grandit, nous permet de mieux nous connaître, d’avancer et de finalement arriver à un point où on se dit « c’est ma place, aujourd’hui, je suis bien ». C’est d’ailleurs l’une des quêtes de Gabriel. »

 

VV : « J’ai envie de conclure en évoquant les journalistes et chroniqueurs qui ont parlé de ta prétendue fascination pour la mort. Qu’aimerais-tu leur répondre ? »

Rubenia : « être consciente que nous ne sommes pas éternels et que la mort fait partie de la vie ne fait certainement pas de moi une personne fascinée par la mort. Réaliste tout au plus. Cela me fait d’autant plus sourire que Gabriel, le personnage principal, ne doit pas mourir pour remplir sa mission !

Ce qui est intéressant autour de la mort, ce sont, là aussi les différents interprétations, croyances et mythes qui l’entourent. Cette étape de la vie est selon moi la plus mystérieuse et elle est inéluctable. La craindre n’a donc pas de sens.

Au contraire, cela permet de réaliser combien la vie est précieuse et qu’il faut en tirer le meilleur jusqu’au bout. Cela peut sonner comme un message bateau, mais je pense qu’il est bon de temps en temps de (se) le rappeler pour ne pas finir comme des robots. »

Rubenia Timmerman au dela

 

* VV : Virginie Vanos

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Virginie Vanos © Marc Naesen

Entretien - rencontre  réalisé par Virginie Vanos

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T
Une femme au parcours peu commun, qui s' interroge sur sa présence sur terre, et qui a compris que la majorité était grise<br /> Bonne journée Bernie
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B
une très belle personne
Z
Je ne connaissais pas du tout ! merci pour cette découverte !
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B
avec plaisir
D
Merci pour la découverte de cette belle femme, très attachante.<br /> Une auteure qui a vraiment tout pour plaire ! ;-)<br /> Bon jeudi, toujours au soleil frisquet.<br /> Mais un "remontage" des températures semble prévu ...<br /> Ekla en maintenance depuis 5 heures, ce matin ! Grrrr<br /> Bisoux, cher bernie
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B
C'est Virginie qu'il faut remercier